%% $Id$ % bon, au lieu d'utiliser \og et \fg qui sont visiblement un peu % capricieux, j'ai utilisé « et » avec ~ pour faire des espaces % insécables. Visiblement ça fait pareil, c'est plus lisible et c'est % également plus facile à taper pour le Jeff. \section{Formats ouverts} \subsection{Format} Un \emph{format de données} est un ensemble de règles servant à représenter sous forme informatique, c'est-à-dire par une suite de nombres, un certain type de données, qu'il s'agisse de pages de texte, d'images, de vidéos ou autres. Les données sont la plupart du temps stockées dans des fichiers dont l'extension, c'est-à-dire les caractères suivant le point dans le nom du fichier, indique le format. Pour cette raison, il arrive souvent de désigner un format de fichier par son extension plutôt que son nom, par exemple \fileext{.html} pour une page web en HTML. % eric: je voulais donner un exemple autre que MS Office ou OpenOffice Posséder un format de données commun permet à des programmes distincts de s'échanger des données, en passant par des fichiers respectant ce format commun. %% dhag: je laisse l'original pour l'instant; à supprimer dès qu'un %% consensus sera atteint. \begin{comment} Selon Wikipédia: \begin{quote} «~Le format des données est la manière utilisée en informatique pour représenter des données sous forme de nombres binaires. C'est une convention (éventuellement normalisée) utilisée pour représenter des données, soit des informations représentant un texte, une page, une image, un son, un fichier exécutable, etc. Lorsque ces données sont stockées dans un fichier, on parle de format de fichier. Une telle convention permet d'échanger des données entre divers programmes informatiques ou logiciels, soit par une connexion directe soit par l'intermédiaire d'un fichier. On appelle interopérabilité cette possibilité d'échanger des données entre différents logiciels.~»~\cite{WIK_format} \end{quote} En d'autres mots, un format est une \emph{façon d'agencer l'information} de manière spécifique, afin qu'un ou plusieurs logiciels puissent lire cette information et la modifier. \end{comment} \subsection{Qu'est-ce qu'un format ouvert ?} Un format \emph{ouvert} se distingue par le fait que ses particularités sont entièrement documentées, disponibles au grand public, et sans limitation d'utilisation. Lorsque ce n'est pas le cas, on parle de format «~propriétaire~» ou «~fermé~». La liberté qu'apportent les formats ouverts ne touche pas que les programmeurs ; elle permet à plus de logiciels d'être compatibles entre eux, augmentant les possibilités de communication entre utilisateurs de logiciels différents. Utiliser des formats ouverts évite également qu'un utilisateur voie sa liberté de choix de logiciel réduite par des craintes d'incompatibilité entre un nouveau programme et ses fichiers existants. Quiconque peut librement étudier le format, et bâtir des programmes entièrement conformes, étant donné que toute l'information nécessaire sur le format est disponible. Par exemple, une entreprise qui choisirait d'intégrer le format {OASIS OpenDocument Text} (\fileext{.odt}) à son logiciel de traitement de texte peut s'assurer de le supporter au meilleur de ses capacités. Ceci \textbf{remet le choix entre les mains du consommateur}. % Nous y reviendrons. % Pourquoi c'est bien et pourquoi un format fermé c'est l'incarnation % numérique du mal \subsection{Pourquoi utiliser les formats ouverts ?} L'usage des formats propriétaires s'accompagne généralement d'une volonté, de la part des concepteurs de logiciels propriétaires, de se livrer à une «~guerre de secrets~» : il s'agit d'assurer que seuls leurs logiciels seront capables de relire les fichiers qu'ils ont créés, de manière à augmenter, pour le consommateur, le coût de transition vers un logiciel concurrent. En plus d'empêcher la création d'une clientèle captive, les formats ouverts encouragent l'innovation de la part des développeurs, en axant la concurrence sur la qualité des programmes eux-mêmes plutôt que sur leur capacité de lire le format de données dominant. \subsubsection{Choix contre \en{vendor lock-in}} Lorsque des formats fermés sont employés, les utilisateurs sont obligés d'acheter les mêmes logiciels que ceux qu'utilisent leurs collègues de travail, leurs professeurs ou leur famille pour s'assurer d'une parfaite compatibilité. De plus, une entreprise qui déterminerait qu'une alternative logicielle convient mieux à ses besoins devrait faire face à la crainte d'être incapable de lire tous les documents fournis par d'autres entreprises, voire ses propres documents archivés. On appelle cela \en{vendor lock-in} en anglais. D'un autre côté, si des formats ouverts sont utilisés, les utilisateurs peuvent communiquer sans difficulté avec des logiciels différents capables d'utiliser les mêmes formats. De cette façon, chacun choisira le logiciel qui est le plus \textbf{adapté à ses besoins}, en termes de coût, de fonctionnalités, etc. Les formats de fichiers utilisés par la suite \mso\ illustrent bien une situation d'enfermement propriétaire. Les formats de traitement de texte, de chiffrier et de présentation \fileext{.doc}, \fileext{.xls} et \fileext{.ppt} sont propriétaires, ce qui empêche l'écriture de programmes compatibles. % eric: ici, on pourrait faire un discret clin d'oeil à OOXML % en disant quelque chose comme et encore davantage .docx, .xlsx, etc. % à discuter... En pratique, il existe des suites bureautiques compatibles, mais elles ont opéré par \emph{rétro-ingénierie}~\cite{WIK_retroing}, c'est-à-dire en essayant de «~deviner~» la structure du format par essais et erreurs. C'est hélas un procédé lent, coûteux, et qui ne peut pas assurer une compatibilité complète et correcte. C'est néanmoins ce que sont forcés de faire la grande majorité des logiciels, qu'ils soient libres ou propriétaires, pour pouvoir manipuler des formats fermés. % Largement étudié -> citation ? Au contraire, si des formats ouverts étaient utilisés par tous, chacun serait libre de choisir le logiciel qu'il préfère (\mso\ ou autre) à cause de ses qualités propres, et non par peur de ne pouvoir lire des formats secrets. \subsubsection{Indépendance et longévité} Comme n'importe qui est en mesure de concevoir des logiciels conformes à un format ouvert, \textbf{l'utilisation de ce format ouvert à des fins d'archivage est un choix judicieux.} Il est implicitement garanti qu'il y aura toujours des logiciels en mesure de le manipuler adéquatement, même si le format a été lancé par une entreprise défunte. % Ceci est valable est vrai à condition que le support sur lequel les % archives sont mises soit toujours lisible. %>>> je pense pas qu'on ait à mentionner ça, on parle de formats, pas %>>> de support, c'est implicite et ça serait pareil pour un format %>>> proprio \subsubsection{Formats ouverts pour le secteur public} \emph{Transparence} et \emph{intégrité} sont des mots qui devraient fondamentalement être associés au secteur de l'éducation, et au gouvernement en général. Transparence dans le sens où l'information devrait être disponible au grand public sans discrimination ; intégrité dans le sens où l'information devrait être accessible en tout temps et à toute époque (tant que le support physique des archives existe). Parmi les nombreuses raisons pour lesquelles les formats ouverts devraient être promus et utilisés par ces derniers, il y a: \begin{itemize} \item la nécessité des organisations gouvernementales d'être indépendantes d'une entreprise particulière pour la création et l'échange de documents ; \item l'assurance de pouvoir accéder aisément à ces données, même dans 100~ans (c'est impossible à assurer avec un format propriétaire, qui change régulièrement selon le bon vouloir de son créateur) ; \item garantir également aux citoyens l'accès éternel à ces documents ; \item ne pas exercer de discrimination monétaire : par exemple, publier des documents dans le format d'une suite bureautique propriétaire restreint leur lecture aux personnes qui sont en mesure de payer le logiciel correspondant. \end{itemize} % Exemples de formats pouvant être qualifiés comme « ouverts », site % web les répertoriant ? \subsection{Quelques exemples} \label{sec:ofmtex} Voici une liste non exhaustive de formats ouverts populaires. \begin{description} % Format ISO \item \soft{OASIS OpenDocument}~\cite{SPEC_opendocument} (\fileext{.odt}, \fileext{.ods}, \fileext{.odp}, etc.) : formats de documents de bureautique permettant de représenter du texte, des tableaux de nombres, des diaporamas, des diagrammes, etc. Ces formats s'appuient sur plusieurs autres normes telles que XML, SVG, MathML, etc., et forment un standard ratifié ISO (ISO/IEC 26300\string:2006). Ils pourraient remplacer les formats fermés \fileext{.doc}, \fileext{.xls}, \fileext{.ppt}, etc. Ces formats sont supportés par \soft{OpenOffice, Google Docs \& Spreadsheets, KWord, Abiword, Gnumeric, ajaxWrite, Ichitaro, TextEdit, Zoho Writer}, etc. \item \soft{OGG Vorbis}~\cite{SPEC_vorbis} (\fileext{.ogg}) : format de compression audio avec pertes, libre de brevets. La compression audio «~avec pertes~» permet d'éliminer une partie de l'information audio que l'oreille humaine ne peut (généralement) pas entendre, afin d'obtenir un échantillon nécessitant moins d'espace de stockage. OGG Vorbis offre une qualité sonore supérieure à son principal concurrent non libre, le MP3, à des niveaux de compression équivalents. \item \soft{OGG Theora}~\cite{SPEC_theora} (\fileext{.ogg}, \fileext{.ogm}) : format vidéo libre de brevets qui sert à représenter les images d'une vidéo de façon compacte. Un fichier vidéo au format Theora peut aussi comporter une trame sonore dans le format Vorbis. Theora est comparable au format non libre MPEG-4. \item \soft{Free Lossless Audio Codec} (\fileext{.flac}) : codec audio sans perte de qualité sonore permettant de stocker des enregistrements en utilisant moins d'espace qu'un format non compressé. À savoir que la compression \soft{FLAC} est «~sans pertes~», c'est-à-dire qu'il n'y a aucune dégradation de la qualité sonore (comparativement aux codecs «~avec pertes~» comme le \soft{OGG Vorbis}). \item \soft{Scalable Vector Graphics}~\cite{SPEC_svg} (\fileext{.svg}) : un format d'images vectorielles supporté par les navigateurs Web récents, à l'exception d'Internet Explorer 7 qui ne le prend pas complètement en charge. Les images vectorielles sont des images interprétées par des calculs mathématiques. Elles possèdent l'avantage d'une qualité optimale, peu importe la taille, mais peuvent nécessiter une puissance de calcul plus grande dans le cas d'images photoréalistes. SVG permet aussi de représenter des animations en plus des images statiques. %eric: Est-ce que Inkscape peut vraiment être considéré comme %l'implantation de référence de la spécification SVG au même titre que %OOo est celle de OpenDocument? Si tel n'est pas le cas, je crois que %ça ne vaut pas la peine de parler de Inkscape ici puisqu'on le fait %dans la section sur les logiciels libres \item \soft{Portable Network Graphics}~\cite{SPEC_png} (\fileext{.png}) : un format d'images matricielles «~non destructeur~» (sans perte de qualité). Un format matriciel décrit une image comme un tableau à deux dimensions associant une couleur à chaque position. Les couleurs peuvent être spécifiées par des triplets indiquant la quantité de rouge, de vert et de bleu, ou tirées d'une palette fixe. Il est également possible d'associer un niveau d'opacité distinct à chaque point de l'image. %Supporte également les palettes de couleurs %fixes et la transparence avec canaux alphas. PNG étant un format d'images matricielles, contrairement à SVG qui est vectoriel, chaque image est à taille fixe et dépend de la résolution d'écran ou d'impression. \item \soft{Portable Document Format}~\cite{SPEC_pdf} (\fileext{.pdf}) : format ayant l'avantage de préserver la mise en forme d'un document (images, polices de texte, objets graphiques, espaces, etc.), peu importe l'application ou la plateforme utilisée pour le lire. Un désavantage de cette préservation rigide de la mise en page est qu'il est difficile pour l'utilisateur de modifier des documents PDF. % note de jeff : wikipédia a des infos inquiétantes, mais c'est % seulement mentionné sur la page francophone, et je sais plus si c'est % d'actualité en 2007 alors qu'Adobe a annoncé qu'ils allaient se % faire standardiser à fond par ISO ou un truc du genre. %% PDF est un format ouvert, c’est-à-dire que son créateur Adobe %% Systems autorise des programmes tiers à réutiliser son format. %% %% Il se réserve cependant la propriété de nombreux brevets %% déposés, et donc le droit de demander des redevances. Il reste %% très tolérant à ce sujet : en effet, les spécifications sont %% publiques et utilisables librement (certains éléments sont à %% disposition sur le site Adobe[1]) et gratuitement (à l'exception de %% quelques très importantes sociétés commerciales auxquelles Adobe %% demande alors une participation financière). \end{description} Voir aussi : % Sous forme de références ? -- Pascal \begin{itemize} \item \url{http://fr.wikipedia.org/wiki/Format_ouvert} \item \url{http://www.openformats.org/fr6} \item \url{http://fr.wikipedia.org/wiki/Alternatives_ouvertes_aux_formats_fermés} \end{itemize} % Je trouve cette section bien trop longue, elle s'adresse à des gens qui s'en foutent et n'en ont jamais entendu parler ! -- Pascal %On pourrait aussi parler de XPS (XML Paper Specification) qui est encore une autre copie corrompue par Microsoft du vénérable format PDF. %Sauf que j'ai l'impression que ça commencerait à être long. À voir. Dans ce cas faudrait renommer tout ça en "attention aux faux formats ouverts qui en sont pas vraiment, isatrap!" --Jeff \subsection{Quelques contre-exemples} Dans un contexte de formats ouverts, il faut toutefois se mettre en garde contre les \textbf{«~faux~» formats ouverts}. En effet, certains formats sont publicisés comme ouverts, mais n'offrent pas tous les avantages décrits ci-haut (voire même aucun de ceux-ci). Le format «~Office OpenXML~» (\soft{OOXML}) utilisé par \mso{} 2007 pour décrire les documents \soft{Word} est un bon exemple de ce problème. Bien que la description du format (spécification) soit publique, son extrême lourdeur (plusieurs milliers de pages) en rend ardue la programmation par une autre entreprise. De plus, la spécification est, en quelques endroits, incomplète ; il faudrait alors copier le comportement de diverses versions de \mso{}. Cela rend la tâche encore plus difficile, puisque ces comportements ne sont décrits par aucun document public, difficulté qui ne sera qu'accrue dans le futur, quand ces versions de \mso{} ne seront plus disponibles. Il est donc peu plausible que ce format puisse jamais être bien supporté par autre chose que \mso{}. Ainsi, une migration à \soft{OOXML} n'apporterait ni protection contre le \en{vendor lock-in}, ni meilleure longévité pour des documents d'archives. Adobe, avec le format «~Shockwave Flash~» (\fileext{.swf}), fournit un autre exemple. Ce format est grandement utilisé, particulièrement sur le web, afin de distribuer des animations, vidéos, sons et même des applications interactives. Dans ce cas aussi, la description du format est publique. Cependant, il est interdit d'utiliser cette description pour développer un lecteur. Un fichier au format \fileext{.swf} n'offre donc pas de protection contre l'obsolescence du lecteur offert par Adobe. Une spécification publique est un élément essentiel à un format ouvert, mais est cependant loin d'être suffisante. Il est essentiel, lors de l'évaluation d'un format de fichier, de garder l'{\oe}il ouvert quant à la faisabilité (ou même la légalité) de manipuler des fichiers de ce format dans des applications tierces, et ce particulièrement pour des documents axés vers la distribution au public ou l'archivage. \subsection{Propositions pour l'usage de formats ouverts} \proposition{Que l'Université de Montréal et la FAÉCUM offrent en format ouvert tous les documents destinés au public, étudiants, professeurs et autres personnes affiliées à l'université. Dans les cas où des formats propriétaires doivent tout de même être distribués pour des raisons de transition, qu'elles s'assurent d'offrir également les documents en format ouvert (si applicable) sur un pied d'égalité.} \proposition{Que l'Université de Montréal et la FAÉCUM informent les destinataires de la raison pour laquelle des formats ouverts sont utilisés pour la distribution de documents.} \proposition{Que l'Université de Montréal et la FAÉCUM fassent la promotion de l'utilisation de logiciels favorisant les formats ouverts et l'interopérabilité.} \proposition{Que l'Université de Montréal encourage les étudiants et professeurs à utiliser des formats ouverts lors de la réalisation de travaux.} %autre chose ?